Oh ! Comme il souffle, doux et frais,
Le petit vent des matins,
Sur les fleurs en les choyant,
Et les cheveux de la jeune fille délicate.
Mais tu n’es pas le petit vent de ma patrie,
Va-t-en, passe, loin de mon cœur.
Oh ! avec quelle douceur et quelle ardeur
Tu chantes, petit oiseau, à travers les arbres !
Les heures d’amour dans la forêt
Furent charmées par ta voix.
Mais tu n’es pas un oisillon de ma patrie,
Va-t-en, chante hors de mon cœur.
Oh ! quel murmure tu rends,
Rivière limpide et tranquille !
Dans ton miroir pur
Se regardent la rose et la jeune fille.
Mais tu n’es pas la rivière de ma patrie
Va-t-en, coule hors de mon cœur.
Bien que l’oiseau et le vent d’Arménie
Volent au-dessus des ruines,
Bien que la rivière d’Arménie
Rampe, trouble, parmi les cyprès,
Ce sont les soupirs de la patrie,
Qu’ils ne s’éloignent pas de mon cœur !
Mgrditch BECHIGTACHLIAN (1828-1868)
Traduction Louise Kiffer