Le cœur inquiet, pauvre et vraiment misérable,
La canne à la main, et très troublé,
Je suis retourné dans mon pays natal
Après avoir été à l'étranger pendant des années.
A cause du lourd fardeau de la vie, j'avais le dos courbé,
Je perdais la tête et j'étais très confus.
Je retournais de nouveau dans ma patrie
Après avoir franchi sept montagnes et sept mers.
A l'entrée du village, j'ai vu mon ami d'enfance,
Mon ami intime; et le cœur plein d'espoir
J'ai couru vers lui et lui ai dit: "alors mon ami, mon cher ami,
Tu ne te souviens plus de moi ?"
Mais j'avais tellement changé! Il ne pouvait pas me reconnaître.
Avec ma démarche la canne à la main, j'ai marché dans le village,
Je suis passé devant la maison de celle que j'aimais et j'ai vu mon amour une rose à la main.
Debout, seule, près de la porte. J'ai dit:
"Oh ! ma sœur, en souvenir de ton beau visage
Suis-je digne de ton salut ?"
Elle non plus ne m'a pas reconnu, j'étais très pauvre et couvert de poussière.
Le cœur troublé, je suis arrivé dans notre maison
Où j'ai vu ma pauvre vieille maman. J'ai dit:
"Mayrig, je suis un passant, veux-tu me donner un abri pour ce soir ?"
Ma précieuse maman se jeta dans mes bras
Et me serra longuement sur son cœur, pleurant sans cesse.
"Oh ! Mon chéri, mon cher étrange fils, est-ce vraiment TOI ? "
Traduction Louise Kiffer
1918.
Traduction Louise Kiffer –
Moushégh ISHKHAN (1913-1990)
Outre ses poèmes, ce poète a publié deux romans, inspirés de la vie des
orphelins du génocide:
"Pour le Pain et l'Amour" – Beyrouth 1956
(Krikor Bélédian: "Cinquante ans de littérature arménienne en France" CNRS Ed.)