Une tendre âme, le soir,
Ayant appris que je n’avais
Plus rien d’intime,
M’a offert une rose, en automne.
J’ai pris la rose et l’ai portée
-une goutte de larme sous la paupière-
A mon vase d’albâtre
Pour que cesse sa tristesse.
Et voilà que reste en face de moi,
Comme une belle désillusion,
Mon vase paisible
Devenu maintenant un rêve.
Quel soir, toutefois,
Apportera au malade,
Devant le sombre abîme,
Une illusion belle et vaine ?
Madthéos ZARIFIAN (1894-1924)
Traduction Louise Kiffer