Mon âme écoute la mort du crépuscule,
Prosternée sur la terre lointaine de la souffrance,
Mon âme boit les plaies du crépucule et de la terre.
Et sent en elle la pluie de ses larmes . . .
Et tous les astres des vies massacrées
Si semblables à des regards éteints,
Ce soir, dans les baptistères de mon cœur,
Attendent, dans leur désespoir, leur réanimation.
Et tous les fantômes des morts, cette nuit,
Vont attendre l’aurore, avec mes yeux et mon âme,
Afin que pour assouvir la soif de leur vie,
Tombe peut-être sur eux, d’en haut, une goutte de lumière.
SIAMANTO (1878-1915)
(Adom Yardjanian)
Traduction Louise Kiffer
Source : " Araxe "
Du 25 avril 1954