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mardi 31 juillet 2012

ETRANGE CREATURE HUMAINE

Etrange, étrange créature humaine,
A la lueur d’une chandelle, dans la pénombre environnante,
Tu poursuis des visions ensoleillées,
Tu tâtonnes, mais tu ne crois pas aux ténèbres.

Du fond pâle de tes larmes embuées,
Tu sais regarder les rayons de l’aurore ;
Sous le voile de deuil, amoureux de l’espoir,
Tu souffres et ne crois pas à tes douleurs.

La chaîne au cou et de pesants liens aux bras,
Tu essaies de déplorer l’envol de l’aigle ;
Et dans la grande prison de cette vie, ceinte d’arcades,
Tu étouffes, tu ne crois pas à tes chaînes.

Epines et pièges te font saigner sur ton chemin,
Mais de tes doigts blessés, ensanglantés,
Tu recherches l’âme resplendissante des fleurs,
Tu hurles à ta douleur et ne crois pas à tes malheurs.

Etrange, étrange créature humaine,
De tes mains tu donnes à la terre des vies fleuries,
Tu sens souffler sur ton visage le vent de la mort,
Tu t’affaisses inanimé, pourtant tu ne crois pas au trépas.

                 Moushegh ISHKHAN (1913-1990)

                 Traduction Louise Kiffer