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dimanche 6 mai 2012

LE SOUVENIR DE MA MAISON

Je cherche avec mes chants, ma maison, devenue souvenir,

Alors que se dégrade de jour en jour, son image intime,

Ma maison est un chant dont je n’ai pas non plus les paroles;

Ma maison est une douce fiancée, que je suis tout seul à aimer.


Je me rappelle l’image de mon père, comme le portrait de Jésus,

Ma mère au visage triste et bon, était encore une jeune fille gracieuse,

Si mon père voyait ma taille et mes yeux pleins de flammes !

Si ma mère savait comme les hommes m’ont battu…


Dans ma pensée ma maison est un œil creusé dans le jour,

Et dans les nuits sombres, me semble être une jeune fille morte

Que j’aime encore…Ensuite je pleure comme un fou ;

Et j’éteins ma chandelle, pour que Dieu ne me voie pas.


                             Léon Zaven Surmélian ( 1905 – 1995)

Traduction Louise Kiffer

Né à Trébizonde, Léon Zaven Surmélian perd ses parents en 1916 sur le chemin de l’exil. En 1922 il part aux Etats Unis. Il publie son premier recueil en 1924 (‘La lumière joyeuse’), puis il écrit en anglais un roman autobiographique. Il a traduit des contes arméniens et l’épopée ‘David de Sassoun’. Il a été ensuite professeur de littérature à l’Université de Californie.