Je viendrai
Moi je viendrai, quand tu resteras seul
Sous les ombres mélancoliques du soir
Quand tu enterreras tes rêves brisés
Et t’éloigneras découragé…
Moi je viendrai comme une chanson oubliée,
Tissée de prières, d’amour et de fleurs,
Quand dans ton cœur sans vie, affluera le chagrin
Je t’appellerai vers d’autres rives.
Moi je viendrai quand tu seras triste,
Quand tes rêves seront dissipés pour toujours,
Je prendrai ta main je prendrai ta peine
J’allumerai d’autres lumières dans ton âme…
Vahan TERIAN (1885-1920)
Traduction Louise Kiffer
Rechercher dans ce blog
dimanche 27 mai 2012
vendredi 25 mai 2012
N' ABATS PAS D'ARBRE !
N'abats pas d'arbre
pour mon cercueil
dépose-moi au creux
du tronc d'un vieil arbre
au bord du bois
au sommet de la colline
afin que je puisse
aller trouver
afin que je puisse
aller embrasser
ses racines
et qui sait, peut-être qu'un jour
j'émettrai un jeune arbre
dans la lumière du monde.
Hamo SAHIAN (1914-1993)
Traduction Louise Kiffer
Né dans un village de la région de Sissian,
Hamo Sahian a fait ses études à Bakou.
Son premier recueil " Au bord du Vorodan "
A paru en 1946. Puis ce sont :
La voile
L’arc-enciel dans la steppe
Sur la hauteur
L’Arménie dans les chansons
Avant le crépuscule
Le chant des rives rocheuses…
Homme
La vie que j’ai vécue
Au bois
Ce fut un éclair
Pays…
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - -- - --
jeudi 24 mai 2012
LA COMPLAINTE D'ANI
La complainte d’ANI par A.V. Araradian
Je pleure, assise, la ville d’Ani
Personne ne dit " pleure pas, pleure pas "
Ils disent : Non, qu’elle reste et pleure.
Ah quand entendrais-je " Pleure pas, pleure pas " ?
De nombreux maux je brûle, je souffre,
Je n’ai personne de fidèle
Qui s’approche, compatissant,
Et dit au moins " pleure pas, pleure pas. "
(Refrain)
Ah ! Jeune Haï aies pitié de moi
Vois comment est ton Ani,
Assez pleuré, tu ne me plains pas,
N’est-elle pas désolée, ton Ani ?
Mes jours ont passé en pleurs et douleurs,
A pleurer mes yeux n’y voient plus
Orpheline tel est mon destin,
La chance m’a complètement oubliée.
J’ai perdu des rois,
J’ai à ma tête des rapaces
Qui chantent sans cesse : Ani est finie,
Ani sans maître est démolie.
J’étais Ani habitée,
Me voilà ruines dévastées,
Mes pleurs , mes plaintes et mes soupirs
Sont orphelins abandonnés.
J’étais jadis incomparable ;
Des Haïs la ville royale
Aujourd’hui rasée, anéantie,
Je pleure, assise, solitaire.
Tu es venu, tu as vu, tu te retournes, tu t’en vas,
Pleurant tu dis : adieu !
Aime Dieu, n’oublie pas,
Quand tu approcheras du Massis.
Dis à mon brave Ararat,
Ta pauvre Ani pleure, assise
Dis, quand viendras-tu donner la nouvelle :
Mon Ani, arrête de pleurer ?
(Le jeune Haï)
Arrête tes lamentations Ani,
Que de pleurs pitoyables, Ani
Les Haïs unis viendront ensemble
Tu redeviendras belle, incomparable
Allons ne pleure pas, jolie Ani
Ani, Ani, Ani chérie.
A.V. ARARADIAN (trouvère)
Traduction Louise Kiffer
L'Arménie occidentale était couverte de monuments qui comptaient parmi les joyaux du patrimoine de l'humanité. Beaucoup d'entre eux ont été détruits, intentionnellement ou par négligence, mais il reste encore quelques merveilleuses églises et les impressionnantes forteresses de Cilicie, témoins silencieux des horreurs qui ont été perpétrées devant elles.
Je pleure, assise, la ville d’Ani
Personne ne dit " pleure pas, pleure pas "
Ils disent : Non, qu’elle reste et pleure.
Ah quand entendrais-je " Pleure pas, pleure pas " ?
De nombreux maux je brûle, je souffre,
Je n’ai personne de fidèle
Qui s’approche, compatissant,
Et dit au moins " pleure pas, pleure pas. "
(Refrain)
Ah ! Jeune Haï aies pitié de moi
Vois comment est ton Ani,
Assez pleuré, tu ne me plains pas,
N’est-elle pas désolée, ton Ani ?
Mes jours ont passé en pleurs et douleurs,
A pleurer mes yeux n’y voient plus
Orpheline tel est mon destin,
La chance m’a complètement oubliée.
J’ai perdu des rois,
J’ai à ma tête des rapaces
Qui chantent sans cesse : Ani est finie,
Ani sans maître est démolie.
J’étais Ani habitée,
Me voilà ruines dévastées,
Mes pleurs , mes plaintes et mes soupirs
Sont orphelins abandonnés.
J’étais jadis incomparable ;
Des Haïs la ville royale
Aujourd’hui rasée, anéantie,
Je pleure, assise, solitaire.
Tu es venu, tu as vu, tu te retournes, tu t’en vas,
Pleurant tu dis : adieu !
Aime Dieu, n’oublie pas,
Quand tu approcheras du Massis.
Dis à mon brave Ararat,
Ta pauvre Ani pleure, assise
Dis, quand viendras-tu donner la nouvelle :
Mon Ani, arrête de pleurer ?
(Le jeune Haï)
Arrête tes lamentations Ani,
Que de pleurs pitoyables, Ani
Les Haïs unis viendront ensemble
Tu redeviendras belle, incomparable
Allons ne pleure pas, jolie Ani
Ani, Ani, Ani chérie.
A.V. ARARADIAN (trouvère)
Traduction Louise Kiffer
L'Arménie occidentale était couverte de monuments qui comptaient parmi les joyaux du patrimoine de l'humanité. Beaucoup d'entre eux ont été détruits, intentionnellement ou par négligence, mais il reste encore quelques merveilleuses églises et les impressionnantes forteresses de Cilicie, témoins silencieux des horreurs qui ont été perpétrées devant elles.
lundi 14 mai 2012
ANONYME
Fleur sauvage, quel est ton nom ?Dis, c’est églantine ou verdoyante ?…
Assise à l’ombre d’un mur de clôture
Fleur sauvage, quel est ton nom ?
Blanche, lait ou albâtre,
Fleur odorante, quel est ton nom ?
Dis, tu ne trembles pas un peu
Quand doucement souffle la brise ?
Fleur altière, quel est le nom
De la fée passée près de toi,
Ambrée, agréable et védique,
T’offrant le lustre de son dos ?
Sais-tu , ô fleur, quel est le nom
Du frémissement que t’a causé la brise
Et de la voix qui m’appelle… ?
Missak MEDZARENTS (1886-1908)
(traduit de l’arménien par Louise Kiffer)
Missak Médzarents, de son vrai nom Missak Médzadourian, est né dans le village de Pinnguian près de Kharpet dans le haut pays arménien.
En 1894, sa famille va s’établir à Sébastia où il fréquente le Collège Aramian . De là il est envoyé au collège de la ville Marzevan en Anatolie, près de la Mer Noire où il apprend l’anglais.
En 1902, sa famille s’établit à Constantinople. Il y devient l’élève de l’écrivain Hrant Assadour du Collège Guétronagan et il apprend le français.
Il commence à publier sous des noms d’emprunt dans l’important journal arménien de Constantinople, " Massis ".
En 1905, il est obligé de quitter le Collège Guétronagan par suite de maladie.
En 1907 il publie son premier recueil " L’arc-en-ciel ", apportant une fraicheur et une originalité étonnantes dans la poésie arménienne.
La même année, la parution de son second recueil " Nouveaux vers ", confirmera cette tendance que devait briser sa brusque disparition. Agé de 22 ans, il sera emporté par la tuberculose.
En 1934, son oeuvre sera entièrement publiée en Arménie.
dimanche 13 mai 2012
LENINGRAD
LENINGRAD
Je reviens dans ma ville familière à pleurer,Qui vit dans mes veines, dans les ganglions enflés de l'enfant que j'étais.
Te voilà de retour, avale donc sans tarder
L’huile de foie de morue des réverbères de Léningrad sur les quais.
Reconnais sans tarder cette journée de décembre
Où au goudron funeste se mêle le jaune des œufs.
Pétersbourg ! Je ne veux pas encore mourir :
De mes téléphones tu as gardé les numéros.
Petersbourg ! les adresses, je les possède encor,
Je saurai retrouver les voix de tous ce morts
Dans les noirs escaliers je reçois dans la tempe
Les sonnettes que j’arrache à force de tirer.
Et toute la nuit durant j’attends les invités
Agitant à la porte les chaînes des condamnés
(écrit en décembre 1930)
Ossip MANDELSTAM (1891-1938)
Vers 1920 Ossip Mandelstam a effectué un voyage en Arménie qui l’a enthousiasmé. extrait de son récit:" Sur l'île de Sevan, qui se distingue par deux monuments architecturaux inestimables du VII° siècle ainsi que par les huttes de pisé des ermites pouilleux morts depuis peu, envahies d'orties et de chardons, et guère plus effrayantes que les celliers abandonnés, j'ai vécu un mois, me délectant des quatre mille pieds d'altitude des eaux du lac et m'exerçant à contempler deux-trois dizaines de tombeaux disséminés … "
(Ossip E. Mandelstam "Voyage en Arménie"
Editions ‘L’Age d’Homme’
mercredi 9 mai 2012
MON TOMBEAU
MON TOMBEAU
Vous, ne vous approchez pas de mon tombeau,
Soudain s'éveille une envie de pleurer à chaudes larmes
Mon cœur ne trouve pas un seul pleur.
Que mon tombeau reste au loin.
Là où sont morts le tapage, les chants et les voix,
Qu'autour de moi s'étende un silence éternel,
Qu'on ne se souvienne plus de moi, qu'on m'oublie !
Vous, ne vous approchez pas de mon tombeau.
Laissez se reposer mon cœur fatigué,
Laissez-moi rester au loin, seul,
Que je ne sente pas que l'amour existe, et les chimères et les pleurs.
VAHAN TERIAN (1885-1920)
Traduction Louise Kiffer
dimanche 6 mai 2012
LE SOUVENIR DE MA MAISON
Je cherche avec mes chants, ma maison, devenue souvenir,
Alors que se dégrade de jour en jour, son image intime,
Ma maison est un chant dont je n’ai pas non plus les paroles;
Ma maison est une douce fiancée, que je suis tout seul à aimer.
Je me rappelle l’image de mon père, comme le portrait de Jésus,
Ma mère au visage triste et bon, était encore une jeune fille gracieuse,
Si mon père voyait ma taille et mes yeux pleins de flammes !
Si ma mère savait comme les hommes m’ont battu…
Dans ma pensée ma maison est un œil creusé dans le jour,
Et dans les nuits sombres, me semble être une jeune fille morte
Que j’aime encore…Ensuite je pleure comme un fou ;
Et j’éteins ma chandelle, pour que Dieu ne me voie pas.
Léon Zaven Surmélian ( 1905 – 1995)
Traduction Louise Kiffer
Né à Trébizonde, Léon Zaven Surmélian perd ses parents en 1916 sur le chemin de l’exil. En 1922 il part aux Etats Unis. Il publie son premier recueil en 1924 (‘La lumière joyeuse’), puis il écrit en anglais un roman autobiographique. Il a traduit des contes arméniens et l’épopée ‘David de Sassoun’. Il a été ensuite professeur de littérature à l’Université de Californie.
Je cherche avec mes chants, ma maison, devenue souvenir,
Alors que se dégrade de jour en jour, son image intime,
Ma maison est un chant dont je n’ai pas non plus les paroles;
Ma maison est une douce fiancée, que je suis tout seul à aimer.
Je me rappelle l’image de mon père, comme le portrait de Jésus,
Ma mère au visage triste et bon, était encore une jeune fille gracieuse,
Si mon père voyait ma taille et mes yeux pleins de flammes !
Si ma mère savait comme les hommes m’ont battu…
Dans ma pensée ma maison est un œil creusé dans le jour,
Et dans les nuits sombres, me semble être une jeune fille morte
Que j’aime encore…Ensuite je pleure comme un fou ;
Et j’éteins ma chandelle, pour que Dieu ne me voie pas.
Léon Zaven Surmélian ( 1905 – 1995)
Traduction Louise Kiffer
Né à Trébizonde, Léon Zaven Surmélian perd ses parents en 1916 sur le chemin de l’exil. En 1922 il part aux Etats Unis. Il publie son premier recueil en 1924 (‘La lumière joyeuse’), puis il écrit en anglais un roman autobiographique. Il a traduit des contes arméniens et l’épopée ‘David de Sassoun’. Il a été ensuite professeur de littérature à l’Université de Californie.
mercredi 2 mai 2012
CHANT JUBILATOIRE
Chant jubilatoire au souvenir impérissable de
Stépan Chahoumian
Ton cœur comme un autel en feu, tu fus l'incendie,
Ton cœur brûlé aux nuits piégées, tu fus l'incendie.
Ton cœur rongé par la passion , tu fus l'incendie,
Ta folle fièvre, égide amour , tu fus l'incendie;
Contre-noirceur du monde au mal , tu fus l'incendie,
Comme un drapeau semblable au sang , tu fus l'incendie,
Au loin, sans gîte à ta folie , tu fus l'incendie,
Rose de feu ton cœur ardent vécut l'incendie.
Témoin levé sur son bûcher, tu fus l'incendie,
Ton cœur de feu comme soleil , tu fus l'incendie…
Vahan TERIAN
Traduction Gérard Hékimian
Note – En Arménie, en 1917, les mouvements révolutionnaires se sont développés. L'un des principaux organisateurs fut Stépan Chahoumian.
Lénine ne cachait pas son enthousiasme à voir se développer les idées révolutionnaires.
Mustafa Kemal avait promis à Lénine une révolution socialiste en Turquie.
Lénine lui envoya pour cette opération une importante quantité d'or.
On sait à quoi servit cet or.(1885-1920)
Inscription à :
Articles (Atom)