LA VIE QUE J’AI VÉCUE
Vie que j’ai vécue si confuse et longue
Chaque pas coûtait un immense effort,
L’homme était méchant et le ciel de pierre,
Les astres brillaient si loin ô si loin…
En tous lieux régnaient luttes et disputes :
Prétexte de pain, prétexte aux disputes ;
Le morceau de pain
Gisait au creux noir de l’arbre mensonge.
Et quand, à cet arbre, à son déploiement,
Le poison luisait sur tout son feuillage,
Et quoique l’écorce en fût ravinée,
le tronc cependant paraissait en vie.
Et seul respirer prouvait qu’on vécût…
De quelque façon que l’on suppliât
La réponse était le "non" et le "pas"
Le refus encore et la privation.
Se parler en soi était malséant
Comment vouliez-vous que parlât la bouche ?
L’image d’effroi frappait mes étais,
Le bois de mes murs semblait espionner.
Mais toute mon âme était de bonté
Le désir de vivre y vivait toujours
Et toute la foi
Demeurait fidèle au teint de mon sang.
Hamo SAHIAN Hmayak Sahaki Grigorian
Traduction Gérard Hékimian